L’eau, une souveraineté à reconquérir

Marc Laimé

Journaliste

Date / Heure : dimanche 04 février 2024 à 10:30

Lieu : Palais des Beaux Arts, auditorium


Journaliste ayant collaboré à de nombreux titres généralistes et spécialisés en France et à l’étranger, Marc Laimé s’est spécialisé à partir des années 2000 sur les questions de l’eau et de sa gestion. Il a ensuite développé une activité de conseil dans le domaine des politiques publiques de l’eau et de l’assainissement auprès des collectivités locales. Orientées vers la veille réglementaire et l’analyse stratégique, les interventions visent à accompagner l’évolution des politiques publiques et l’élaboration de nouvelles stratégies d’intervention des collectivités.

Le « droit à l’eau » devrait participer de la souveraineté alimentaire qui constitue un droit imprescriptible de tout être humain. Mais existe-t-il vraiment et comment le définir ? Déjà plus d’un milliard d’êtres humains n’ont pas accès aujourd’hui à l’eau potable, 2 milliards et demi ne disposent pas de service d’assainissement. Résultat, près d’une dizaine de millions de morts chaque année, la première cause de mortalité infantile. La situation est très contrastée, au Nord comme au Sud. Un corpus juridique émerge peu à peu depuis quelques années, tant au niveau national qu’international, qui affirme ce droit imprescriptible. Mais les avancées enregistrées demeurent cruellement insuffisantes.
En France aussi, comme ailleurs dans le monde, des dizaines de milliers de citoyens luttent depuis une dizaine d’années pour combattre, tant la pollution croissante des ressources en eau générée par un modèle d’agriculture productiviste, qui menace désormais gravement la santé publique, que la mise en coupe réglée du marché de l’eau à laquelle se livrent trois entreprises françaises, qui sont devenues des géants des services dans le domaine de l’environnement.
L’eau est sans doute l’un des plus impitoyables révélateurs de la marchandisation croissante de l’ensemble des activités humaines. Sa gestion exige aujourd’hui une véritable refondation démocratique, gage d’une souveraineté retrouvée sur un bien commun essentiel.